Décryptage d’un modèle énergétique collaboratif
Face à la montée des coûts énergétiques et aux enjeux climatiques, l’autoconsommation collective s’impose comme une solution participative, adaptable et vertueuse. Mais de quoi s’agit-il exactement, comment cela fonctionne, et qui peut y participer ? On vous explique.
🔍 Qu’est-ce que l’autoconsommation collective ?
Contrairement à l’autoconsommation individuelle (où une personne consomme l’énergie produite par sa propre installation), l’autoconsommation collective permet à plusieurs producteurs et consommateurs de se regrouper au sein d’une personne morale (association, coopérative, syndicat de copropriétaires…), pour mutualiser la production d’électricité renouvelable—souvent photovoltaïque—dans une zone proche géographiquement
L’article L315‑2 du Code de l’énergie précise que le périmètre standard est d’un même bâtiment ou, en version étendue, jusqu’à 2 km entre les points de consommation et de production, sous certaines conditions
🏗️ Qui peut participer et pourquoi ?
Tout type d’acteurs peut s’engager dans un projet d’autoconsommation collective : citoyens, collectivités, entreprises, bailleurs sociaux, etc
- Certains peuvent être producteurs et consommateurs.
- D’autres seulement consommateurs, sans installation personnelle.
La production est partagée entre tous via une convention signée entre la PMO (personne morale organisatrice) et le gestionnaire de réseau (souvent Enedis)
⚙️ Comment fonctionne un tel dispositif ?
- Création du collectif : les participants se réunissent sous une structure juridique unique.
- Convention avec le gestionnaire du réseau : elle définit comment répartir l’énergie solaire produite entre les membres
- Raccordement rigoureux : un projet doit passer une étude de faisabilité pour vérifier la capacité du réseau à accueillir la production
-
Facturation double :
- Une facture locale pour l’électricité consommée via le collectif,
- Et une facture classique pour le complément prélevé sur le fournisseur habituel Technique Solaire.
💡 Quels sont les avantages ?
| Avantage | Explication |
|---|---|
| Partage des coûts | Réduction des dépenses d’installation et d’entretien grâce à la mutualisation |
| Optimisation de l’usage | Le surplus de production est utilisé par un autre membre, augmentant le taux d’autoconsommation jusqu’à 100 % dans certains cas |
| Impact local et écologique | Production locale d’énergie en circuit court, favorisant l’autonomie territoriale et la transition énergétique |
⚠️ Quels sont les enjeux et limites ?
- Limitations géographiques et techniques : distance maximale, compatibilité avec compteurs communicants, puissance plafonnée (souvent < 3 MW)
- Aspects juridiques à maîtriser : gestion collective nécessite bonne entente, gouvernance adaptée, conventions claires entre membres
- Non-indépendance totale : malgré la production, le réseau public reste nécessaire pour couvrir les besoins hors production et absorber les surplus
🌍 Exemples concrets en France
Un exemple marquant : le projet en Loire‑Atlantique mis en œuvre par SEM Énergie 44. Avec 1,25 MWc installés, l’opération alimente plusieurs bâtiments publics et entreprises, et produit l’équivalent de la consommation annuelle de 1 600 habitants
✅ En résumé
L’autoconsommation collective s’inscrit comme un dispositif participatif, capable de rendre l’énergie renouvelable accessible à tous dans un périmètre local. Elle allie maîtrise des coûts énergétiques, partage citoyen et responsabilité environnementale. Un modèle qui mérite d’être déployé, étudié et adapté à vos territoires.